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La Maçonnerie de langue française en Amérique du Nord commence à s’établir bien avant la création de l’Etat Fédéral Américain, et avant même la formation en 1773 du Grand Orient de France, tel qu'on le connait sous sa forme et sa structure actuelles.

En effet, on retrouve à l’origine de la Maçonnerie de langue Française aux USA une Loge « l’Union Parfaite » qui semble avoir allumé ses feux en l760 mais dont on ne retrouve plus aucune trace. Cette Loge a sans doute été constituée par des officiers Maçons Français que les révolutionnaires de St Domingue ont chassés et qui s'établirent alors sur le continent Américain. On peut présumer que cette Loge se composait également de Huguenots français et qu'elle devait travailler en accord avec le (ou sous les auspices du) GODF. Son existence semble avoir été de courte durée mais certains de ses membres ont participé à la fondation des Loges Francophones qui lui ont succédé.

En l780, le GODF accorde une charte pour la première Loge de langue Française reconnue par la Grande Loge de l'Etat de New York qui lui donna son titre distinctif : « French Lodge ».

Cette Loge fondée elle aussi par des huguenots travaillait au Rite Français et dépendait avec certitude du GODF puisque cette Loge ne fut jamais sous l’obédience de la Grande Loge de New York. Elle fut visitée en l784 par le Frère General de La Fayette qui, à cette occasion, fit don de son épée au Vénérable de la Loge. Elle cessa ses activités en Décembre 1804, défavorisant le GODF qui perdait ainsi sa première, et unique, tête de pont dans l'Etat de New York. Très rapidement les relations entre la « French Lodge » et la Maçonnerie Américaine, qui pourtant avait accepté et même baptisé cette loge de langue Française de son nom Américain, se sont détériorées « French Lodge » fut mise a l'index par l'ensemble de la famille Maçonnique Américaine.

Les événements de St. Domingue firent affluer de nombreux refugiés parmi lesquels se trouvait un certain nombre de Maçons issus de Loges de St Domingue et de France, d'ou leur appartenance certaine au GODF Ils fondèrent une multitude de loges sur tout l'Est du territoire Américain où ils étaient les bienvenus.

Créoles, Français de France, Français d’Amérique, Francophones ou simples Francophiles, ils vont se retrouver dans des Ateliers Maçonniques qui porteront les mêmes noms :
 

« La Nouvelle Orléans » dans l'Etat de Louisiane.

« La Parfaite Union » et « L’Etoile Polaire » à Charleston dans la Caroline du Sud.

« La Réunion Française » et « Saint-Jean de la Candeur » qui, en l782, aide la loge « La Candeur » à l’Orient de Paris à lancer une pétition pour équiper une frégate et l'offrir pour les guerres d'Amérique.
 

« L’Esperance » à Savannah dans la Georgie.

« La Sagesse » à Portsmouth dans la Virginie.

« La Vérité » à Baltimore dans le Maryland.
 

« L'Aménité » à Philadelphie dans la Pennsylvanie et dont l'Orateur eut l’honneur de prononcer la première oraison funèbre de notre Très illustre et Très Vénéré Frère Georges Washington.



 


 

Les Refugiés de New York suivirent le même exemple que les autres refugiés français et conçurent le projet de fonder dans cette ville des Loges Maçonniques sous les titres distinctifs de :



« La Tendre Amitié Franco-Américaine » en l793.
« L'Unité Américaine » en l795.
« L'Union Française » en l797.



Plusieurs autres dont deux seront directement affiliées



o   « La Clémente Amitié » a L‘Orient de Paris, du GODF
o   « Les Amis du Commerce et de la Persévérance » a une loge du GODB à l’Orient d’Anvers.



Ces exemples illustrent la paternité du GODF dans la fondation de Loges Américaines de langue Française, qui étaient en fait les filles du GODF par leur formation.

Malheureusement, soit par l’indifférence de leurs loges mères, soit pour d’autres raisons, ces Loges furent mises dans l'impossibilité de continuer leurs travaux. 

Ce n’est qu'en l856 que sera créée par des maçons du GODF une Loge en langue Française qui sera « comprise d'hommes de cœur, de réputation et de capacité » qui s'emploieront à amener dans cette Loge des hommes d’influence, de respectabilité et de moyens, disposés à faire reconnaitre la nationalité Française a l'étranger et à la faire honorer .

La Loge prendra ses constitutions de la Grande Loge Régulière de l'Etat de New York, reconnue par le GODF. Elle prendra le titre distinctif de « La Clémente Amitié Cosmopolite ». Les travaux préparatoires seront conduits en Français selon le Rite Français. En 1857, un garant d'amitié est établi par cette Loge avec le chapitre Aréopage de la « Clémente Amitié » à L'Orient de Paris, loge du GODF.

En 1870, la « Clémente Amitié Cosmopolite » vote a l'unanimité « qu’une somme de $100 soit envoyée au GODF pour être remise aux blessés Français ».

En 1869, le GODF passe une résolution expliquant que «  ni la couleur ni la race ou la religion ne doit disqualifier un profane à l’initiation ». Cette résolution fut, de suite après, responsable de l'excommunication du GODF par les Grandes Loges des Etats Nord-Américains. 



Le GODF correspondit avec les Grandes Loges pour les inviter à ne plus refuser les initiations d‘hommes de couleurs. Le GODF entra également en amitié fraternelle avec le « Supreme Council of Louisiana » qui initiait les ex-esc1aves. Cette dernière action vit la Grande Loge de Louisiane cesser ses relations amicales avec le Council et le GODF, suivi par toutes les autres Grandes Loges Américaines.



Ce n‘est pas en 1849, comme cela est souvent mentionné, que les Grandes Loges Américaines ont cessé leurs relations fraternelles avec le GODF, qui à leur idée, propageait une Maçonnerie athée, mais en 1877 quand le GODF abolit l'article 1 de la Constitution adoptée en 1849 qui spécifiait alors que « la croyance en Dieu et l’immortalité de l’âme » était un principe fondamental de la maçonnerie et qui fut remplacé par cette déclaration.

« La base de la Franc-maçonnerie est la liberté absolue de conscience et la solidarité humaine ». Les éléments religieux de la Maçonnerie Américaine n'eurent aucune difficulté pour élargir le fossé existant entre la Maçonnerie Anglo-Saxonne et le GODF. Mais c'est une autre histoire.

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